LA PRESSE





Derrière son bureau, on devine dans l'ombre une femme qui écrit. Elle est appliquée, elle porte un chignon et une robe noire. Au fond, un tableau d'école. La sobriété domine.
Mais bientôt la couleur va faire son entrée. Ce sera le rouge, celui de la révolte et du sang.
Marie Ruggeri interprète une femme austère chez qui l'exaltation ne s'exprime qu'à travers le regard. C'est par cet équilibre entre retenue et ferveur que son jeu impressionne. Christian Belhomme qui l'accompagne au piano, assure les transitions et, en vendeur de journaux à la criée, il fournit au public les repères historiques. Cette adaptation des mémoires et de la correspondance de Louise Michel est l'occasion d'approcher autrement une grande figure de la Commune. Car celle qu'on surnommait la "Vierge Rouge" nourrissait d'autres passions... Dans une mise en scène tout en délicatesse, le spectacle expose aussi bien la combattante qu'il révèle la femme.
Capucine Vignaux pour la Provence (19 Juillet 2012)



Portrait d'une Révolutionnaire
Pour qui le nom de Louise Michel ne fait-il pas écho aujourd'hui ? Image d'Epinal des livres d'histoire, ce vague souvenir de révolte reste en nous comme l'exemple féminin de l'insoumission, de la dissidence, du "non" crié contre l'absurdité et la bêtise.
C'est la personne de Louise Michel, celle qui se cache derrière un nom devenu célèbre, que l'on connaît moins  ; sa fragilité, son amour des êtres derrière celui des idéaux. "Louise Michel, écrits et cris" nous propose de nous plonger dans les correspondances et les mémoires de cette femme hors du commun, nous livrant le versant souvent méconnu d'une personnalité qui ne fut pas que publique. Ainsi la première anecdote que nous livre la pièce dépeint avec humour comment la jeune femme refusa la main de deux prétendants, avec une ironie mordante qui plante d'emblée ce personnage plein de piquant.
De beaux effets de lumière, de judicieuses idées dans la scénographie viennent souligner le portrait plein de délicatesse que nous livre le jeu pourtant passionné de la comédienne Marie Ruggeri, qui incarne avec fougue celle que l'on surnomma la "Vierge Rouge", nous rendant ce personnage historique  soudain familier dans l'intimité chaleureuse de théâtre Essaïon.
Dans une mise en scène mêlant le chant au texte, que vient soutenir au piano Christian Belhomme, c'est autant le combat de cette femme pour ses valeurs que l'insurrection contre toute inégalité et contre toute injustice qui est célèbré, dans un cri loin d'être étouffé, qui résonne encore aujourd'hui.
Juliane Lachaut pour la Marseillaise (10 Juillet 2012)




Une femme, une voix dans la nuit. Le cri de la révolte. Un spectacle de théâtre musical d'après les "Mémoires" de Louise Michel. Avec Marie Ruggeri (également à l'adaptation ainsi qu'à la mise en scène), à l'interprétation étourdissante de justesse et d'émotion, et Christian Belhomme. Ce cri écrit, poignant, est celui d'une révoltée, d'une grande dame féministe, militante, Louise Michel. La musique subtile, est pleine et sensuelle. Le jeu de l'actrice est intense, d'une sincérité troublante. Il y a aussi un chant, un texte puissant, qui fait saigner l'encre bleue des veines. Le texte coule le long des sentiments. C'est beau. Un moment inoubliable. Je crie et j'écris "Bravo !"
Françoise Jallot pour Accordéon et Accordéonistes (3 Avril 2012)



Marie Ruggeri fait revivre Louise Michel, grande figure féminine d'un XIXe siècle machiste. Enfant illégitime d'un châtelain et d'une servante, elle fut élevée par ses grands-parents paternels et voltairiens qui lui offrirent l'instruction. La jeune Louise deviendra institutrice, puis militante... Nous sommes à l'époque du "Capital de Marx", d'une réflexion politique en mouvement vers la Commune, vers la révolution... Les textes des chansons et l'accompagnement musical de Christian Belhomme apportent beaucoup à la narration, comme une respiration. Sur les lumières de Marie-Hélène Pinon, Marie Ruggeri nous montre avec une tendre délicatesse, que la Vierge Rouge était avant tout une femme amoureuse de liberté, de justice...
M-C-N pour le Pariscope (21Mars 2012)




3 raisons d'aller voir Louise Michel
1. Pour la combattante (1830-1905) aux traits endurcis par la souffrance. Au-delà du mythe de la pasionaria de la Commune de Paris, il y a une femme. Une femme qui fut jeune fille et puisa dans sa correspondance avec Victor Hugo la force d'affronter son destin.
2. Pour l'amour sincère de Marie Ruggeri, belle et généreuse comédienne qui prête corps et voix à Louise sans jamais accaparer le personnage et avec un engagement formidable. Grâce à elle, la vie s'engouffre dans la statue et l'on comprend mieux les choix de ce destin offert dans tous ses aspects, politiques ou amoureux, et la blessure originelle, et la blessure originelle qui en fut à l'origine.
3. Pour l'atmosphère prenante que suscitent la musique discrètement évocatrice du pianiste Christian Belhomme et les chansons tirées du répertoire des chants de lutte des XIXe et XXe siècles. Interprétées par la comédienne et le musicien, elles ressuscitent l'esprit d'une époque où les plus pauvres durent se battre, jusqu'au bagne ou à la mort, pour exister.
Laurence Liban pour l'Express (14 Mars 2012)



Louise Michel, écrits et cris 
Une reconstitution attachante et sensible de la vie et de l'œuvre de Louise Michel avec Marie Ruggeri, une comédienne habitée.
Jean-Luc Jeener pour le Figaroscope (13 Mars 2012)



Marie Ruggeri fait revivre Louise Michel avec une immense intensité dans "Louise Michel, écrits et cris". Pour incarner la célèbre anarchiste révolutionnaire et raconter l'histoire de cette idéaliste inflexible que l'on surnommait la Vierge Rouge, elle s'est inspirée de ses mémoires et de sa correspondance (...) Une héroïne en rouge et noir, noire comme la robe austère à col Claudine que porte la comédienne sur scène. Le décor est tout aussi sobre : une chaise, une table recouverte de papier blanc noirci d'une écriture fiévreuse, puis papier rouge évidement, un tableau noir symbole de son dévouement pour l'éducation des plus démunis. Les belles pierres de la cave voutée du théâtre sont habilement utilisées dans les scènes de prison. Il y a aussi la musique et les effets sonores du compositeur Christian Belhomme qui épousent parfaitement la dramaturgie (...)  Un excellent spectacle d'une heure cinq très intense. 
Extraits de la Chronique Théâtre par Hélène Hadas-Lebel pour France Musique (9 Mars 2012)

Des lendemains qui chantent
Assise à une table, Louise Michel écrit. S'interrogeant sur son destin, elle nous fait revivre les phases d'une vie insoumise. A travers le passé, surgit la jeune fille idéaliste, graine d'anarchiste, bâtarde d'un aristo et d'une servante. Au piano, Christian Belhomme accompagne les chansons et annonce les événements historiques : la Commune, la déportation en Nouvelle-Calédonie. Quand éclate l'insurrection kanak, dont les communards déportés se foutent comme de l'an 70, Louise aide les révoltés. De retour en France, l'inlassable rebelle connaîtra encore la prison, mais pardonne au misérable qui la flingue dans un meeting. Pour incarner l'exceptionnelle Louise, Marie Ruggeri trouve le ton juste, sans pathos ni emphase.
Albert Algoud pour le Canard Enchaîné (7 Mars 2012)


Marie Ruggeri fait revivre le destin hors du commun de celle qu'on appela "la Vierge Rouge". Avec peu de choses (feuilles de papier, des graines rouges comme des cerises), elle évoque sa naissance bâtarde, son amour précoce pour Victor Hugo, son engagement dans la Commune, ses incarcérations et sa déportation en Nouvelle-Calédonie"... Autant de récits que la comédienne tire des Mémoires écrits par la révolutionnaire anarchiste au soir de sa vie. Le spectacle est une manière très vivante de rappeler la lucidité et la générosité des combats de cette femme contre l'injustice faite aux misérables, aux femmes et aux Kanaks...
Sylviane Bernard-Gresh pour Télérama     TT     (15 février 2012)

Nous étions venus avec des appréhensions. Pas de leçon de morale, pas de prêchi-prêcha, pas d'héroisme.
Nous avons eu droit à un moment d'intense plaisir, nous avons senti un grand élan. Impossible à résumer, il faut aller voir et revoir.
Henri Wehenkel - Tageblatt de Luxembourg (Mai 2011)


Quelle comédienne n'a rêvé d'incarner Louise Michel, ce beau personnage qui mit le feu aux consciences ? (...) Marie Ruggeri se lance à son tour sur les traces  de Louise M. et d'emblée le ton est juste. Le corps est juste. C'est incroyable de voir comme un corps parle. On écoute et on est captivé. Marie R. a eu raison de nous permettre de faire un bout de chemin avec cette haute figure.
Laurence Liban pour l'Express (19 Juillet 2009)